Les sentiers ne m’ont jamais mené aussi profondément dans les bois. Entre les troncs et les branches, j’aperçois le domaine abandonné. Rouillées, tordues et recouvertes de végétation, les barrières n’interdisent plus personne. La forêt a réclamé le sol sacré. Les arbres trempent leurs racines dans la fange bleuâtre. Pas de son sinon la rumeur d’un discret regroupement.
Penchés sur les mares, accroupis sous les saules centenaires, les lépreux attendent, muets, l’œil jaune et craintif. Par réflexe, ils se couvrent le corps de leurs vieilles loques pleines de mites.
J’ai longtemps cherché la raison qui les a poussés aussi profondément dans les bois. À force de réfléchir, je suis venu à différentes conclusions. Il faudrait que je sois moi aussi lépreux pour bien comprendre. Je les compte du regard, m’habituant à la pénombre. Ils sont une vingtaine. Quarante pupilles qui me fixent, se demandant ce que je suis venu faire dans l’antichambre du trépas.
mercredi 26 août 2009
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